Un voyage dans le temps au travers des plus belles œuvres et archives du patrimoine européen : voilà le défi relevé par Europeana. Partons à la découverte d’un projet original et ambitieux, qui permet aux visiteurs d’explorer les richesses culturelles des 27 États membres de l’Union Européenne.

On est immédiatement séduit : pas moins de 53 483 001 œuvres d’art, objets, livres, vidéos et sons de toute l’Europe sont répertoriés dans ce portail dynamique et coloré. En première page, un cerisier en fleurs photographié par Tamamura Kōzaburō orne la barre de recherche, et amorce déjà une invitation au voyage. Que l’on y entre avec un but précis en tête ou simplement pour cheminer librement dans les rayons de cette immense bibliothèque interactive, le site permet et revendique cette diversité des approches.

Notre curiosité s’éveille à la vue des différentes catégories de recherche, entre arts plastiques, mode, musique, et, depuis le 20 mai 2017, photographie. Cet ajout récent complète une collection déjà riche et variée, et l’on se laisse surprendre par la précision poétique d’un Johan Wilhelm Weimar dans son Herbarium par exemple.

Si l’on est en quête d’un contenu en particulier, ou si l’on souhaite approfondir ses connaissances dans un domaine spécifique, la classification par couleurs, sources, sujets, personnes, ou périodes de temps est extrêmement utile, rendant l’accès à la fois rapide et ludique. Dans le contexte européen, il est notamment très intéressant de pouvoir mettre en regard des œuvres contemporaines issues de pays différents. En lien externe, on se trouve dirigé vers une page spécifique à la période 1914-1918, qui permet à tous de retrouver des archives familiales ou d’explorer un autre visage de la guerre, au-delà des frontières. La plateforme en ligne Transcribe Europeana 1914-1918 (ou Transcribathon) invite même les internautes à participer à la traduction de milliers de documents manuscrits et de témoignages sur cette période.

Si, au contraire, on flâne sans but, on y trouve toujours quelque chose : les manuscrits des poèmes de Guillaume de Machaut, un dossier sur la représentation du Mariage de Figaro à l’Opéra-comique le 1er juillet 1989, la photographie des mains de Kiki par Man Ray, une estampe de Gauguin, un document vidéo sur une église byzantine classée au patrimoine mondial de l’Unesco… des chefs-d’œuvre qui semblent s’offrir spontanément à nous et nous submerger, réveillant le désir d’en voir et d’en savoir plus.

En déambulant dans les couloirs de cette bibliothèque, c’est avec enthousiasme que l’on découvre ensuite l’exposition « Past to Present- Fashion Reinterpretations », qui propose une comparaison entre des pièces vestimentaires d’une certaine époque et leur réinterprétation a posteriori par des créateurs. Les images sont placées côte à côte, occupant chacune la moitié de l’espace, et peuvent être élargies ou réduites par le visiteur.

Visite de l'exposition

Visite de l’exposition « Past to Present Fashion Reinterpretations sur le site Europeana, by Tipicomm

Le texte d’introduction l’annonce bien : en croisant des collections de plusieurs institutions européennes, ce parcours permet de démontrer à quel point les influences et les inspirations artistiques dépassent les barrières à la fois géographiques et chronologiques. Composée de deux parties, l’exposition aborde en premier lieu le regard que peuvent porter les créateurs sur des vêtements quotidiens propres à une époque donnée, et la façon dont ceux-ci se les réapproprient, de manière parfois satirique ou caricaturale. La première image représente l’attirail d’un homme du XVIIe siècle, caractérisé ici par une culotte bouffante en soie blanche et en taffetas bleu. En revenant à ce style vestimentaire en 2009, Bernard Wilhelm suggère une toute autre manière de considérer le corps et de le mettre en valeur. Dans la deuxième partie de l’exposition, ce sont davantage les sources d’inspiration des créateurs qui sont questionnées, à travers l’utilisation d’un tissu en particulier, ou le développement d’un détail vestimentaire et sa transformation. On peut admirer par exemple une robe de Madeleine Vionnet de 1928, réinterprétée par le duo Viktor & Rolf en 2005, qui exagère la présence des nœuds en les multipliant sur le vêtement.

Ce parcours se termine avec la visite du blog, qui retrace les évolutions du site et ses nouveautés ; on y retrouve avec plaisir les publications actuelles au sujet de l’Art nouveau au Musée de Hambourg. Au détour d’une recherche, les galeries se révèlent être une manière agréable de découvrir de nouvelles œuvres, en se laissant guider par les sélections proposées : « Thank you for the music ! », « Tea time », « Paysages et repères européens »…

Enfin, on apprécie la présence du site sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #AllezLiterature par exemple, qui, depuis le 23 avril, encourage les internautes à partager un extrait ou une phrase tirée d’un chef d’œuvre littéraire.

On sort du site avec la conviction que ce portail deviendra sans aucun doute une de nos sources essentielles de données et d’informations, et avec l’envie de replonger au plus vite au cœur des multiples richesses que proposent ces collections européennes.

Et vous, connaissez-vous Europeana ? Que vous reste-t-il encore à explorer ?

Camille Chopin pour Tipicomm

Rédactrice et plume de Tipicomm, Camille Chopin est passionnée d’art et curieuse de nouvelles découvertes.

Site :
 Europeana

53 198 471 : oeuvres d’art, objets, livres, vidéos et sons de toute l’Europe.

Explorer : Europeana Collections

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