Ludique, interactif, coloré, ce site a tout pour plaire et pour captiver. En proposant un parcours autour des différents aspects de la danse et une grille de lecture permettant d’analyser un spectacle avec lucidité, ce jeune portail a tout d’un grand ; il nous guide en douceur vers une appropriation personnelle de ses outils. Suivons ensembles ses arabesques, en avant la musique !
On est surpris tout d’abord par le caractère lumineux et géométrique de la page d’accueil. Les blocs orange, violet et bleu, habillés d’un dessin de danseur en mouvement et d’une courbe qui traverse la page dynamisent l’ensemble et dégagent une atmosphère de joie. Trois chemins s’ouvrent aux visiteurs : Le Monde de la danse, Le Journal du spectateur, et Data+. La présence uniquement des titres sur la première page éveille notre âme d’enfant, nous invitant à nous laisser guider à travers ces trois parcours.
Premiers pas sous les projecteurs
C’est avec curiosité que l’on entre dans « Le Monde de la danse », découvrant une série de termes, comme des paysages à explorer : les lieux, le corps, les métiers, le vocabulaire, les repères, le spectateur/la spectatrice…
On commence par « les lieux », et l’on accède à une maquette d’une ville type représentant les différents espaces de la danse. On peut accéder à un contenu explicatif pour chaque espace, qui souligne la diversité des lieux où peut éclore cette pratique artistique, du théâtre à la discothèque.
On continue notre parcours avec « le corps », qui fait exister par le dessin des corps de danseurs aux techniques différentes. Si l’on s’attarde sur l’un d’entre eux, le corps de la danse d’expression par exemple, un texte s’affiche, décrivant un corps extatique, une technique dans laquelle le danseur ne contrôle pas tous ses mouvements par la volonté. Un passage intéressant sur le geste capte notre attention sur la danse buto, et nous interroge sur ce que signifie une posture particulière, ce qu’elle évoque au spectateur. En effet, le danseur buto est ici représenté en posture assise, en mouvement, ce qui intrigue sur les raisons de cette chute ou de cet état de faiblesse particulier. Il/elle a les jambes et les bras pliés, ses mains et ses pieds sont crispés. Cette série de gestes, appuyée par la grimace du visage, sont autant de signes qui sollicitent un travail d’imagination. On peut par exemple se représenter le danseur sous une pluie diluvienne, dans une forêt menaçante, ou encore suggérer qu’il s’agit d’un enfant.
Le trajet se poursuit avec « les repères », et l’on s’amuse à visiter les différents mots-clés proposés : le repère résistance par exemple nous rappelle qu’être artiste ne signifie pas être coupé du monde extérieur, et que l’art peut être parfois un acte politique qui vise à dénoncer et à faire réagir.
Le jeu des représentations
Le texte d’introduction de l’onglet « le spectateur, la spectatrice » éveille le désir de développer un regard critique et personnel sur les spectacles de danse, en lien avec les autres arts. Un style enthousiaste capte l’attention du visiteur, et les derniers mots résonnent avec force : « rendre visible l’invisible ». On se prend au jeu proposé, destiné à illustrer la différence entre voir et regarder : Le tableau Les Ménines de Vélasquez sert d’exemple, agrémenté d’un système de flèches qui indiquent le jeu des regards et l’utilisation de l’espace du tableau. Le peintre étudie à la fois l’espace géométrique et l’espace imaginaire, ce qui est mis en parallèle avec le travail du chorégraphe sur scène. Dans la partie consacrée à l’imagination, c’est une photographie du spectacle Si je meurs laissez le balcon ouvert de Raimund Hoghe en 2010 qui est utilisée pour sa dimension expressive : une ligne de danseurs marchant à l’unisson s’oppose à un danseur seul qui fait un saut ; l’espace vide entre les deux parties invite à imaginer les liens qui unissent le groupe au danseur solitaire, et le saut de ce dernier en appelle à une interprétation.
Une lecture en mouvement
On s’engouffre ensuite dans la partie « Le Journal du spectateur », qui s’articule autour des quatre pôles « regarder, lire, imaginer, raconter ». Cette structure proposée par Matthias Herrmann, chercheur et artiste en art de la scène, place le spectateur en posture d’enquêteur ou de reporter, grâce à une grille de lecture très complète réalisée par le portail de la danse, qui réunit univers sonore, scénographie, lumières, rapport avec le public… Avec le pôle « imaginer », on se voit proposer notamment plusieurs verbes à associer au spectacle, pour formuler des émotions ressenties, et ouvrir sur ce qui aurait pu être autrement, modifié, si l’on était soi-même chorégraphe.
À la fin de la visite, il est possible de remplir un questionnaire à propos d’un spectacle de notre choix et de publier une Une de journal sur facebook ou par mail. En offrant des clés de lecture précieuses, le portail de la danse invite les visiteurs à aborder différemment le prochain spectacle auquel ils assisteront, ces critères en tête. Il s’agit en effet d’être plus attentif, plus curieux des détails, mais aussi de laisser libre cours au travail de l’imagination.
On découvre enfin « Data+ », une partie du site destinée à soutenir les professionnels de la culture ou de l’éducation dans leur pratique avec l’explication de la méthodologie qui a été utilisée pour réaliser Data-danse, des ressources multiples et des informations sur le réseau des coproducteurs.
Le monde de la danse vous fascine mais vous n’avez pas toujours les mots pour analyser et communiquer vos émotions ? Vous cherchez à explorer les différents aspects de cette pratique artistique et d’en comprendre les enjeux ? Sautez sur l’occasion, visitez le portail de la danse !
On aime : la simplicité et l’élan des écrits, l’esthétique générale du site et l’idée extrêmement originale du journal, qui place le visiteur en position d’acteur
On rêve : d’interaction et d’interview live, suggestion de sortie…
Camille Chopin pour Tipicomm
Fiche technique
Site : Data-Danse
Date de création : lancement officiel le 14 novembre 2016
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