Le Musée dans la poche, les écouteurs sur les oreilles, on se laisse guider à travers la création du XXe et XXIe siècle. Le Centre national d’art et de culture, inauguré en 1977 par un président passionné d’art moderne, offre de nouvelles portes d’entrée vers ses collections. Suivons ensemble les multiples chemins que nous ouvre l’application du Centre Pompidou.
Tout en contrastes, le fond noir et blanc, parsemé de couleur rouge, saisit l’œil du visiteur. Le graphisme, tout comme le logo, rappelle l’architecture du bâtiment, reprenant la forme des immenses escalators surnommés “la chenille”, devenus le symbole du Centre. Grâce à l’onglet en haut à gauche, on accède à un menu détaillé qui suit l’organisation du musée et propose d’autres manières de le visiter. Il est également possible de mener sa propre investigation, en recherchant par mots clés ou numéro d’audioguide.
Une riche actualité
On se dirige d’abord vers la consultation de l’Agenda : expositions, événements, mais aussi spectacles, performances, le planning retrace toute l’actualité du Centre. L’exposition « Fernand Léger. Le Beau est partout », qui se tient du 20 mai au 30 octobre 2017, attire notre attention, illustrée par un texte explicatif. Le titre de cette exposition a été choisi à partir d’une citation du peintre lui-même, et l’installation s’attache à mettre en lumière des aspects différents de son travail et de sa vie, grâce à des documents d’archive. On accède à une présentation de cet artiste moderne, qui s’intéresse à la ville et aux mutations de la société, portant un regard lucide sur le monde qui l’entoure tout en parvenant à en extraire la beauté. Inclassables, ses œuvres continuent de nous inspirer.
L’écho des images
On est alors tenté d’explorer plus avant, avec l’onglet « Le musée », puis « Les parcours », qui permettent de découvrir ou de redécouvrir les collections des niveaux 4 et 5 du musée, et de profiter de visites virtuelles grâce à des audioguides.
On est séduit par « L’œil écoute », promenade sonore dans les salles du musée proposée par Matthias Pintscher, compositeur et chef d’orchestre allemand. IKB 3, monochrome bleu de Yves Klein par exemple, est accompagné du morceau Anahit de Giacinto Scelsi, créé en 1965. Il s’agit d’une musique électronique, assez minimaliste, qui joue sur la déformation d’une note initiale servant de basse continue. La dimension épurée de cette oeuvre et l’évocation sourde d’un horizon implacable font écho au bleu uniforme du tableau.
À la fin de ces parcours divers, on peut accéder à une chronologie très bien conçue et facile à utiliser. Celle-ci permet de dégager des repères dans les grands courants de l’art moderne, autour de dates et d’œuvres fondatrices.
Profondeur de champ
Avec « Les expositions », on se plonge dans l’univers du photographe américain Walker Evans, à l’écoute du texte de Morgane Elbaz et des capsules immersives créées par Guillaume Vesin.
L’introduction décrit l’intérêt d’Evans pour les détails du quotidien et la banalité urbaine : son style documentaire est axé sur l’investigation et l’imitation de la culture vernaculaire. Il se compare en effet à un portraitiste de rue, tout en revendiquant une démarche d’artiste. C’est sur l’image « Débris », capturée vers 1965, que l’on choisit de s’arrêter. La description audio met en lumière la dimension baudelairienne de cette œuvre : si l’image de caniveau s’écarte de la nature, elle a quelque chose de très humain. En effet, Baudelaire décrivait la rue comme un inépuisable réservoir de poésie. La description nous fait entendre une citation de ce dernier à propos du chiffonnier, Baudelaire voyant en cette figure l’écho du poète, ramassant les « archives de la débauche, le capharnaüm des rebuts ».
La création à l’œuvre
C’est avec curiosité que l’on entre enfin dans la partie « Museum Fiction », qui fait la part belle aux créations sonores autour du musée. La mini-fiction d’Emma Broughton « Je suis ici » nous emmène en voyage dans les différents espaces du Centre Pompidou, de la cafétéria rieuse aux grandes salles silencieuses. L’atmosphère unique du Centre est retransmise avec tendresse et douceur, rendant hommage à un lieu qui garde, encore aujourd’hui, tous ses mystères.
Gratuite et accessible à tous, cette application sait se rendre très vite indispensable. Pourquoi s’en passer ?
On aime : L’utilisation de toutes les possibilités de l’audio, et la conservation d’une présence virtuelle du lieu et de ses différents espaces.
On rêve : de pouvoir créer et commenter sa visite, d’intéractions avec les conservateurs et professionnels du centre.
Camille Chopin pour Tipicomm
Fiche technique
Site : Application du Centre Georges Pompidou
Date de création : lancement officiel le 1 avril 2015
Explorer : Application Centre Pompidou